(«Rassemblement Cosaque»)
La ville de Iékatérinodar était, avant la révolution, le siège de létat-major des Cosaques du Kouban. Trois fois par an les cosaques y célébraient leur «Voïskovoï Kroug», notamment par une parade militaire après un service religieux au cours duquel étaient présentées toutes les distinctions honorifiques obtenues par des unités de cosaques.
Ces cérémonies avaient lieu aux dates de lanniversaire et de la fête de l’Empereur (6 mai et 6 décembre) ainsi quà la date de la fête annuelle de «Voïsko» du Kouban (le 30 août et, après 1906, le 5 octobre).
Ces jours-là lon assistait, dans la prière et dans les solennités, à la commémoration du passé glorieux des régiments du Kouban, dont les distinctions servaient de témoins, et à celle de son présent, représenté par les autorités, les unités militaires, la jeunesse estudiantine, la Dynastie Régnante, lEglise et le peuple.
Le vieil étendard datant de 200 ans et les timbales de lépoque de Catherine II, conservés dans la salle de gala de la résidence de lAtaman, étaient solennellement extraits, accompagnés dun chœur de trompettes et dune garde dhonneur, et portés vers le bâtiment de l’Etat-Major cosaque. De là, se joignant à la procession générale, ils étaient dirigés vers la Cathédrale de St. Alexandre Nevski.
Vêtus de leurs élégantes «tcherkesski» noires, les musiciens cosaques, précédés de leur chef de musique, ouvraient la procession en exécutant des marches. Puis, encadré de trois officiers, venait un magnifique cosaque de lEscorte Impériale qui portait le drapeau. Derrière lui, deux sous-officiers barbus de lEscorte Impériale tenaient par la bride un coursier gris sur le dos duquel se balançaient les timbales en argent de Catherine II qui avaient passé par toutes les campagnes anciennes. Un cordon rouge de cosaques géants de lEscorte Personnelle de Sa Majesté, garde dhonneur des distinctions des unités cosaques, occupait toute la rue. Derrière la garde dhonneur suivaient les porteurs des lettres de créance Impériale assurant aux cosaques la possession de la région du Kouban, avec ses territoires, ses tréfonds et ses biens, l’attribution de distinctions pour les services rendus dans les combats et pour le courage manifesté, la confirmation de leurs libertés et de leurs droits.
Le général chef de l’Etat-Major portait sur un coussin le sceau de «Voïsko». Derrière lui des généraux et des colonels tenaient la massue dAtaman et les anciens attributs de celui-ci. Ensuite, sappuyant sur son bâton dAtaman, avançait, la poitrine barrée de décorations, de constellations et de médaillles, le général de cavalerie Malama, Ataman des cosaques, suivi de ses aides-de-camp et des officiers de son Etat-Major. Derrière lui marchaient en rang les atamans des «stanitza» (villages cosaques) portant avec précaution les massues des «kurens» (villages des Zaporojetz).
Toute une forêt détendards et de drapeaux de «Voïsko», des régiments, des bataillons frissonnaient soutenus par les poignets vigoureux cosaques. Les drapeaux: blanc de Catherine II, bleu de Paul I, rouge et blanc d’Alexandre II, des dizaines dautres formaient un noyau encadré par les 40 insignes des villages des Zaporojetz.
Les témoins du glorieux passé de «Voïsko» du Kouban défilaient ainsi sous les regards de la foule et des imités militaires, aux sons majestueux de lhymne «Kol Slaven». Un peloton à cheval dun régiment cosaque fermait la marche…
Au chant des chœurs de toutes les unités cosaques, les reliques de l’armée pénétrèrent sous le porche de la cathédrale. Après la messe, elles furent rangées en plein air formant cercle autour de lAtaman ; les unités militaires, la jeunesse, le clergé, les autorités, les atamans et le peuple purent al’ors unir leurs prières «pour la prospérité de lAuguste Maître de la Terre Russe, à la gloire des cosaques du Kouban et au maintien de la paix générale»…
Ayant rendu les honneurs à leurs distinctions, les troupes cosaques du Kouban, les écoles et le peuple raccompagnèrent suivant le même cérémonial leurs reliques militaires au lieu de leur dépôt.
Ce fut un tableau grandiose et émouvant… (Enregistré d’après le récit du général N. I. Malychenko).
Princesse V.E.
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