Статьи из парижского журнала "Военная Быль" (1952-1974). Издавался Обще-Кадетским Объединением под редакцией А.А. Геринга
Tuesday March 19th 2024

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Sentinelle vigilente aux confins de la Terre Russe. – Constantin Leiman



En vue de la protection des frontières, ou plutôt des confins méridionaux de l’Etat Moscovite, soumis aux incursions incessantes des Tartares, des nomades sauvages et des hordes impétueuses turques, le Tsar Jean IV faisait simplanter dans le Sud les éléments peu stables, nomades et urbains. Sunissant aux cosaques petits-russiens qui fuyaient le joug abhorré polonais, dont ils napercevaient pas la fin, et qui avaient gagné les steppes méridionales de la Terre Russe, ces colons fondaient des bourgs quils fortifiaient en les entourant de remparts, de fossés et de palissades. Les hommes d’armes de ces bourgs fortifiés formaient des unités en élisant des chefs dans leur milieu et, sous les ordres de ces derniers, repoussaient tout ennemi, protégeant ainsi l’Etat Moscovite, leurs propres familles et leurs biens. Ли cours de longues années ces unités («droujina») des bourgs fortifiés se transformèrent en régiments réguliers commandés par des colonels.

Quant aux frontières occidentales, elles étaient protégées contre les attaques des polonais, des lithuaniens, des chevaliers Porte-Claives de Livonie et des suédois par des unités constituées dhommes d’armes de Moscovie, de Smolensk et de Novgorod qui assiégeaient les châteaux des chevaliers et qui entretenaient des flancs-gardes sur les cours deau navigables et sur les routes commerciales.

Au début ces unités ne portaient pas de tenue spéciale, chacun était vêtu selon son goût, mais avec le temps, l’orsque les régiments reçurent des noms correspondant à ceux des bourgs fortifiés, un uniforme fut imposé. La tenue des régiments garde-frontières comportait une grande toque en peau de mouton, avec le fond en drap, une tunique courte en drap noir, un large pantalon bleu et des bottes luisantes. Ces régiments comportaient des détachements équestres et pédestres. Leurs effectifs étaient composés des fils des «anciens» et des cosaques-fuyards de Petite-Russie.

A mesure des guerres de la Russie contre la Turquie et contre ses voisins occidentaux ses frontières savançaient toujours vers les mers Caspienne, Noire et Baltique, ce qui nécessitait un accroissement de sa protectoin qui incombait, à lépoque, aux régiments cosaques.

L’Empereur Alexandre I prescrivit de constituer un corps darmée permanent de gardefrontières, subordonné au Ministre des Finances. Ce corps des garde-frontières se recrutait sur le modèle des unités de l’Armée régulière, le service durait 5 ans. Les cadres se recrutaient parmi les meilleurs officiers de la Garde et de l’Armée.

Le corps des garde-frontières fut partagé en brigades, les brigades en sections, les sections en détachements. Un détachement comprenait 4 ou 5 postes appelés «cordons». Deux ou trois brigades furent subordonnées aux chefs des secteurs douaniers appartenant à lAdministration civile, ce qui entraînait bon nombre de malentendus.

La protection des frontières seffectuait par des troupes du Corps des garde-frontières montées et à pied; chaque poste comptait de 15 à 20 hommes. Pour citer un exemple: la brigade garde-frontière de Riga était subordonnée au Chef du secteur douanier de Riga, Tverdianskv, haut fonctionnaire de lAdministration qui était essentiellement un civil, absolument ignorant dans lart militaire, fait qui entraînait souvent de graves malentendus l’ors de ses passages à la brigade.

Pour seconder les membres de ces corps aux frontières navales, les commandants des brigades disposaient de yachts et de goélettes (la brigade de Riga disposait des goélettes «Sentinelle» = «Tchassovoï» et «le Gardien» = «Straj»; les postes possédaient également des vedettes à voile avec des pilotes volontaires, engagés parmi les habitants locaux.

Dès la formation du Corps des garde-frontières la tenue suivante fut instituée: Pour les officiers: casquette noire avec 3 liserés verts et cocarde du modèle courant; bonnet en astrakan noir avec un fond en drap garni dun galon or et dune cocarde; veste courte croisée en drap noir avec liserés verts, pattes de col or avec boutons or, galons or aux revers des manches; culotte bleue clair avec liseré or; bottes avec éperons; manteau dofficiers du modèle courant, avec pattes de col vertes et étoiles argent; épaulettes or avec dépassant vert et étoiles argent; bandoulières et écharpe du modèle courant; sabretache du modèle cosaque en cuir verni noir avec aigle bicéphale et galon. La tenue dété comportait une tunique blanche croisée; housse blanche sur le carré de la casquette; aux frontières méridionales — casquette blanche. Les promotions des officiers seffectuaient daprès les règlements des promotions dans linfanterie de l’Armée; ce système fut supprimé en 1884 et remplacé par le système des promotions dans la cavalerie.

La tenue suivante fut instituée pour les soldats-gardes: Casquette noire à visière avec 3 liserés verts et cocarde; bonnet en mouton noir avec fond en drap, liserés verts et cocarde; veste croisée en drap noir avec liserés verts, pattes de col et épaulettes; col rabattu; culotte gris-bleu et bottes; capote du modèle cavalerie avec pattes de col vertes et épaulettes. La tenue dété comportait: vareuse blanche; casquette recouverte dune housse blanche, enlevée la nuit aux sentinelles.

Les officiers et les maréchaux-de-logis et adjoints étaient armés de sabres et de revolvers; les soldats — de sabres et de fusils. Le harnachement des chevaux (selle et équipement) était du modèle courant dans la cavalerie. Leffectif des chevaux était disparate, mais se caractérisait par sa résistance et sa rapidité dallure.

A quelques rares exceptions, les officiers et les hommes campant aux postes étaient bien logés, quil sagisse de locaux administratifs ou privés. La nourriture y était excellente.

Les maréchaux-des-logis rengagés, très expérimentés, ayant passé de longues années dans les détachements et sachant y maintenir la discipline, étaient de précieux auxilliaires pour les commandants des détachements et, étant issus du même milieu que leurs hommes, étaient pour ces derniers des maîtres, des chefs et, le cas échéant, des protecteurs excellents.

En 1894, par ordre de l’Empereur Alexandre III, le Corps des garde-frontières fut réorganisé, soustrait à la dépendance de lAdministration des Douanes et rebaptisé Corps spécial des gardefrontières; son effectif était à ce moment de 31 brigades et de 2 sections. Le premier Commandant de ce Corps Détaché fut le Général dArtillerie Svignine. Le Ministre des Finances S.Y. Witté fut nommé par l’Empereur Chef de ce Corps. Dès 1895, deux ou trois hommes de chacune des brigades se rendaient au printemps à St Pétersbourg pour y participer à la grande parade militaire du mois de Mai.

Au cours des mois dété, un tiers des hommes montés et à pied, formés en escadrons et compagnies étaient retirés des frontières pour participer aux manœuvres théoriques et pratiques en même temps que les autres unités militaires.

En 1896 la sabretache du modèle cosaque fut remplacée chez les officiers par le modèle courant de la cavalerie; les revers des manches du type infanterie furent remplacés par le type cavalerie.

En 1908 une nouvelle tenue fut instituée dans tous les rangs sur le modèle de l’uniforme des lanciers, avec des liserés noirs; les hommes reçurent le sabre des officiers et une casquette avec carré et un bonnet avec fond vert.

En raison de la situation politique en ExtrêmeOrient, un Corps Détaché des garde-frontières fut institué pour la Région Militaire dau-delà de lAmour dont le Général Tchitchagov fut nommé chef. Les unités de ce secteur étaient tenues de protéger la ligne de chemin de fer Sino-Orientale et certaines compagnies formaient les garnisons des villes et des localités de la Sibérie Orientale et de la Mandchourie. Dès le début de la guerre Russo-Japonaise, les régiments et les batteries de la Région Militaire dau-delà de lAmour, complétés par des officiers-volontaires du corps des garde-frontières de la Russie dEurope, furent versés dans l’armée active et, par leur participation aux attaques sur les arrières de lennemi, couvrirent de gloire le corps spécial des gardesfrontières. C’est  uniquement grâce au service vigilant, consciencieux et scrupuleux de ce dernier que la ligne de chemin de fer Sino-Orientale pouvait acheminer des renforts sur les champs de batailles de la Mandchourie.

Dès la déclaration de la Première Guerre Mondiale et trois heures plus tard, les officiers et leurs hommes se trouvaient déjà au-delà des frontières, qui sétendaient de la ville de Khotine à la Baltique, sur le territoire ennemi, effectuant des reconnaissances, livrant des combats aux avant-gardes allemandes et autrichiennes et retenant la poussée des divisions de cavalerie de ces derniers. A larrivée des régiments russes, les détachements isolés des garde-frontières furent ramenés vers larrière-front où ils furent rapidement formés en régiments et versés, pour la durée de la guerre, dans l’armée active, subordonnés non plus au Ministère des Finances, mais au Haut Commandement des Forces Armées. Ils étaient toujours les bienvenus, en tant que remarquables unités, dans tous les corps de cavalerie et sur tout les fronts. Les pittoresques hussards Hongrois eurent à subir de lourdes pertes provoquées par les hardis cavaliers dau-delà de lAmour.

La révolution de 1917 interrompit la dure et loyale activité de ce corps délite, qui avait si bien servi son Tsar et sa Patrie, et laissa dans lombre tous les glorieux et héroïques exploits accomplis par les unités des garde-frontières.

Constantin Leiman


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