Russie méridionale
ARMEE DES VOLONTAIRES GENERAL KORNILOV
FORCES ARMEES DE LA RUSSIE MERIDIONALE GENERAL DENIKINE
ARMEE BLANCHE RUSSE GENERAL WRANGEL
6. INSIGNE DU GROUPE DE BATTERIES ALEXEÏEV
Description de l’insigne Deux canons dorés entrecroisés posés sur une couronne dépines en argent oxydé.
Au centre de lentrecroisement des canons, en ligature slave, un «A» doré, capitale, du nom du parrain de la batterie, le Général Alexeïev. (Insigne validé par l’Ordre du Jour de lAssociation des Anciens Combattants des Armées Russes, du 17 janvier 1936).
Dessin de l’insigne — reproduction du projet du lieutenant-capitaine Voïnarsky.
La Brigade dArtillerie Alexeïev fut formée en même temps que la division du même nom comprenant 2 régiments, notamment en juin 1919. Cette brigade fut réduite en 1920 en Crimée au Groupe de Batteries Alexeïev.
7. INSIGNE DU 1er REGIMENT DE CAVALERIE DU GENERAL ALEXEÏEV
Description de l’insigne
Croix équilatérale recouverte démail noir, avec une large bordure blanche tout autour. Une épée en argent est appliquée dessus, dirigée de bas en haut, avec la poignée (dorée) à gauche. Au centre de la croix, en ligature slave, un «A» doré, capitale du nom du parrain du régiment.
Une couronne dépines, du type de l’insigne pour la campagne du Kouban, se trouve pour ainsi dire «accrochée à la croix» ; elle est en argent oxydé. La branche supérieure de la croix se trouve pardessus la couronne et porte, gravée en émail blanc, la date commémorative 1917 ; les trois autres branches de la croix se trouvent en-dessous de la couronne.
Dessin de l’insigne — reproduction du projet dun officier du régiment, le sous-lieutenant S.G. Dvigoubsky.
Le 1er Régiment de Cavalerie fut formé l’ors du retour de l’Armée des Volontaires de la 1ère campagne du Kouban ; il comprenait les deux groupes de cavalerie des colonels Guerchelmann et Glasenapp. Le régiment, comptant jusquà 12 escadrons, prit part dune manière indépendante à la 2ème campagne du Kouban et ensuite, dans le Bassin du Donetz, jusquà la prise de Koursk. Au cours de lautomne 1919, al’ors quil se trouvait dans le département dOrel, il fut inclus dans la 1ère Brigade de la lOème Division de Cavalerie. Plus tard, à létranger, dans le camp de Gallipoli, il forma, avec les restes des groupes de cavalerie de Simféropol et de Vilno, le Groupe de Cavalerie Alexeïev.
8. LA MEDAILLE DU DETASHEMENT DROSDOVSKY
Description de la Médaille
Médaille en argent mat, de forme ovale, avec tout en haut deux épées entrecroisées.
A l’endroit de la médaillle, de chaque côté, deux branches: à droite, une branche de chêne, symbole dune décision inébranlable; à gauche, une branche de laurier, symbole de gloire ; sur le champ de la médaillle un dessin bombé représentant la Russie, sous l’aspect dune femme en costume russe ancien, debout devant un précipice, tenant de la main droite une épée allongée. Au fond du précipice et sur sa pente, un groupe de combattants russes, les armes à la main, grimpent vers les pieds de la femme, symbolisant ainsi la reconstitution de la Grande Russie unifiée et indivisible. Le fond du dessin représente le soleil levant.
A lenvers de la médaillle, sur sa partie supérieure, les mots, gravés en demi-cercle, «CAMPAGNE DROSDOVSKY» et, en travers, sur la première ligne «J ASS Y-DON», sur la seconde ligne «1.200 verstes», ensuite la date: «26/1V 1918», enfin, à la dernière ligne, le nom du décoré avec les initiales de son prénom.
Largeur de la médaillle — 1 pouce, longueur — 1 1/2 pouces. Dimension de chacune des épées — 1 pouce. Ruban aux couleurs nationales avec nœud.
Un groupe de volontaires russes se forma à la fin de 1917 à Jassy, auprès de létat-major du front roumain et, sous le commandement du colonel dEtat-Major Drosdovsky, se dirigea le 26 février 1918 vers le Don afin deffectuer la jonction avec l’Armée des Volontaires du général Kornilov. Ce groupe, comprenant tout au plus 1.500 hommes, accomplit une marche légendaire de 1.200 verstes (environ 1.300 km) en se frayant un chemin à travers les lignes ennemies. Il prit dassaut le 25 avril la ville de Novotcherkassk et effectua sa jonction le 27 mai avec l’Armée des Volontaires au sein de laquelle il constitua la 3ème Division, sous le commandement du général Drosdovsky.
En récompense du courage et de la détermination dont firent preuve au cours de cette marche historiques tous les hommes du détachement, une médaillle commémorative fut instituée par l’Ordre du Jour du 25 novembre 1917 du Généralissime de l’Armée des Volontaires ; portée sur un ruban aux couleurs nationales, cette médaillle fut attribuée à tous les hommes du groupe, avec lautorisation de la léguer (mais sans le droit de port) à tous leurs descendants.
9. INSIGNE DU REGIMENT DOFFICIERS-TIRAILLEURS DU GENERAL DROSDOVSKY
Description de l’insigne
Une croix dorée, dune longueur de 3 cm, et dune largeur de 2 cm, avec les extrémités supérieures et droite recouvertes démail framboise, les extrémités inférieures et gauche démail blanc. Au centre de la croix la lettre «D», capitale du nom du parrain du régiment, le général Drosdovsky. Deux inscriptions dorées: en haut de la croix «JASSY», en bas l’année «1917».
Le détachement du colonel Drosdovsky comprenait le Régiment de Marche des Tirailleurs, formé à Jassv et nommé, après sa jonction avec l’Armée des Volontaires, Régiment de Tirailleurs-Officiers de la 3ème Division. Le général Drosdovsky décéda le 1er janvier 1919 des suites de ses blessures et, pour commémorer son souvenir, le régiment reçut le nom de Régiment dOfficiers-Tirailleurs du général Drosdovsky. Il fut déployé, en juin 1920 à Kharkov, en 1er, 2ème et 3ème Régiments dOfficiers-Tirailleurs du général Drosdovsky, formant une division. Enfin, après la retraite de Crimée de l’armée Russe pour le camp de Gallipoli, la division se trouva réduite à un seul régiment avec sa dénomination précédente, notamment Régiment dOfficiers-Tirailleurs du général Drosdovsky.
L’insigne régimentaire fut institué après l’émigration, d’après le projet de lancien chef de la division Drosdovsky, le général Tourkoul. Le même insigne, de dimension légèrement inférieure, fut lœuvre du capitaine Bogoiavlenskv.
10. INSIGNE DU 2ème REGIMENT DOFFICIERS DE CAVALERIE DU GENERAL DROSDOVSKY
Description de l’insigne
L’insigne fut institué pour tous les membres du régiment, après son émigration àHétranger, d’après le prototype du galon-brassard, notamment un écu porté comme emblème du régiment sur la manche gauche, à l’épaule.
L’écu est en argent recouvert démail noir avec en argent les lettres: «2», plus bas «oDk», et, plus bas encore «n», ce qui signifie: 2ème Régiment dOfficiers de Cavalerie du général Drosdovsky.
Le 2ème Régiment dOfficiers de Cavalerie fut formé du groupe descadrons du capitaine Gaïevsky faisant partie du détachement du colonel Drosdovsky. Après sa jonction avec l’Armée des Volontaires, en mai 1918, le groupe descadrons fut développé en 2ème Régiment dOfficiers de Cavalerie et, après la mort du général Drosdovsky, fut dénommé en sa mémoire 2ème Régiment dOfficiers de Cavalerie du général Drosdovsky.
11. CROIX DES PARTISANS DE TCHERNETZOFF
La croix du groupe des Partisans du colonel Tchernetzoff fut instituée, par l’Ordre du Jour de lAtaman du Don en 1918, pour tous les membres du groupe qui avaient participé aux opérations dans la région du Don depuis la fin de 1917 à février 1918.
Description de la Croix
Croix estampée en argent oxydé, avec tous les côtés égaux (39 mm), croisée le long des diagonales dun côté par un sabre de cosaque, à dragonne, de lautre côté par une feuille de chêne. En haut et en bas de la croix les inscriptions: «1917» et «1918» ; au milieu — inscription en caractères slavons «Tchernetzoff».
Rivers est uni et porte un numéro. La croix se portait vissée sur une rosette du ruban de l’ordre de St Georges, à droite de la poitrine. (Une commerçante de Rostov avait remis en don pour la fabrication de ces croix des roubles en argent).
Vers la fin de 1917, en dehors des formations de l’Armée des Volontaires, des groupes de partisans se formèrent sur le Don pour protéger la région de linvasion bolchéviste. Un de ces groupes les plus audacieux, célèbre par ses incursions contre les postes punitifs des rouges stationnés aux abords des gares de la voie ferrée, était celui des partisans du Don, sous les ordres du capitaine des cosaques Tchernetzoff, composée principalement de tout jeunes cadets, délèves des écoles militaires, détudiants et de lycéens. Le capitaine Tchernetzoff fut promu colonel pour ses succès militaires, mais, trahi par le chef cosaque Golouboff, il périt le 21 janvier 1918. Le 21 février ce groupe, faisant partie des effectifs de l’Armée des Volontaires, entreprit la première campagne du Kouban.
12. CROIX POUR LA CAMPAGNE DES STEPPES
Une croix commémorative, portée sur un ruban de l’Ordre de St Georges à gauche de la poitrine, fut instituée par l’Ordre du Jour № 696, signé par lAtaman du Don le 26 avril 1918, pour tous les hommes ayant pris part, sous les ordres de lAtaman Popoff, à la campagne des Steppes qui eut lieu du 12 février au 5 mai 1918, de Novotcherkassk aux steppes de Salsk et retour.
Description de la Croix
Croix de fer massive sans inscriptions à lendroit. Longueur des branches supérieures et latérales 11mm de la branche inférieure 13mm; hauteur 37 mm, largeur 34 mm.
A l’envers, une inscription gravée: en haut — un numéro, plus bas le mot «POUR», au centre
— «CAMPAGNE DES STEPPES», tout en bas
— «1918» et en-dessous «12,II,5 V».
Vers la fin de février 1918, le général Kornilov quitta Rostov à la tête de l’Armée des Volontaires et établit ses positions dans la stanitza (village cosaque) Olguinskaia où il fut rejoint par le commandant des cosaques, le général Popoff, à la tête de 2.000 hommes. Ce dernier refusa de se joindre à l’armée des Volontaires qui voulait atteindre la région du Kouban ; ne désirant pas quitter la région du Don en prévision dune révolte possible des cosaques contre les rouges, le général Popoff se dirigea vers les steppes de Salsk, riches en vivres et en fourrage et éloignées de la voie ferrée. Ses prévisions se réalisèrent: vers la fin du mois de mars les insurrections éclatèrent dans la région du Don et le général fut en mesure de prêter assistance aux cosaques révoltés.
13. CROIX DE «LA LIBERATION DU KOUBAN» ET MEDAILLE DE «LA DELIVRANCE DU KOUBAN”
Extrait de lArrêté du Conseil Extraordinaire du Territoire du Kouban validé le 7 décembre 1918 et concernant les récompenses décernées aux combattants ayant participé à la libération du territoire du Kouban du joug bolcheviste: Article 1. En commémoration des exploits héroïques et des privations subies l’ors de la libération du Territoire du Kouban du joug bolcheviste, les récompenses suivantes sont instituées: «Croix de la Libération du Kouban» et Méd’aille bronze-clair de «La Délivrance du Kouban».
Art. 2. La croix de «La Libération du Kouban» comprend 2 catégories:
Ire catégorie: croix de fer noire avec les armoiries de l’Armée des Cosaques du Kouban. A lendroit linscription: «Pour la Libération du Kouban 1918» ; à lenvers: le numéro d’ordre et lindication de la catégorie. La croix est portée sur un ruban aux couleurs réunies de la Croix St. Georges et de celles nationales du Kouban (un trait étroit bleupour les ressortissants dautres régions ; un double large trait framboise pour les cosaques du Kouban ; un trait étroit vert pour les ressortissants du Caucase).
2ème catégorie: même croix sur un ruban aux couleurs réunies de la Croix St. Vladimir et de celles nationales du Kouban.
Art. 3 La médaillle «Pour la Délivrance du Kouban» comprend également deux catégories. La médaillle est de dimension normale, bronze clair, avec les armoiries de l’Armée des Cosaques du Kouban et linscription à lendroit: «Pour la Délivrance du Kouban 1918» ; à lenvers lindication de la catégorie.
La médaillle de 1ère catégorie est portée sur un ruban aux couleurs réunies de l’Ordre de St. Georges et de celles nationales du Kouban ; la médaillle de 2ème catégorie sur un ruban aux couleurs réunies de la Croix St. Vladimir et de celles nationales du Kouban. Art. 5. La Croix «Pour la Libération du Kouban» de 1ère catégorie est attribuée:
a) à tous les membres de l’Armée du Kouban, ayant participé à la campagne du Kouban et aux combats contre les bolchevistes, du 28 février au 1 avril 1918.
b) à tous les membres de l’Armée des Volontaires ayant participé aux combats contre les bolchevistes du 23 février (date du franchissement de la frontière du Kouban) au 1 avril 1918.
c) à tous les créateurs de détachements dont la lutte contre les bolchevistes poursuivait les intérêts de la région du Kouban.
Art. 6 La Croix «Pour la Libération du Kouban» de 2ème catégorie est attribuée à tous les autres membres des Armées du Kouban et des Volontaires, ayant participé à la campagne au cours des périodes indiquées, mais nayant pas pris de part active dans les combats. Art. 7 En dehors des titulaires indiqués dans les art. 5 et 6, les croix de 1ère et de 2ème catégories sont attribuées à toutes les personnes sétant particulièrement distinguées dans des exploits concernant la défense de la région du Kouban, ces récompenses étant ratifiées par le Conseil de «La Libération du Kouban». Art. 8 La Croix «Pour la Libération du Kouban» doit être considérée en tant que décoration suprême pour la région du Kouban».
La médaillle de «La Délivrance du Kouban» de 1ère catégorie était prévue pour tous les participants aux combats contre le bolchevisme, dans les rangs de l’Armée des Volontaires, au cours de la période depuis le 1er avril 1918 jusquau jour de la délivrance définitive de la région, ainsi que pour tous les membres des groupes de partisans et de tous les autres groupes ayant mené une lutte active contre le bolchevisme au cours de la période précitée.
La médaillle de 2ème catégorie était prévue pour tous les membres de l’Armée des Volontaires sétant enrôlés au cours de la période précitée, mais nayant pas participé aux combats, à toutes personnes ayant contribué par leur action à la libération du Kouban, à tous ceux ayant apporté un secours pécuniaire dans la formation des groupes de partisans et enfin à tous les membres de ces groupes nayant pas participé aux combats.
Les articles suivants de larrêté précisent l’ordre de l’attribution de ces récompenses ainsi que les droits et les prérogatives des décorés. Ainsi, lart. 16 précise qjjun Conseil de l’Ordre de la Croix pour la Libération du Kouban est chargé dexaminer les cas des personnes proposées pour l’attribution de cette décoration. Ce conseil comprend 5 décorés nommés par lAtaman Suprême.
Ces deux décorations ne demeurèrent quune formalité «sur papier» et ne furent jamais exécutées dans la région du Kouban. Il faut supposer que «les décorés» ne reçurent que des attestations écrites. Plus tard, après l’émigration, un certain nombre de croix de 1ère catégorie «Pour la Libération du Kouban» furent exécutées à Paris, mais il n’a pas été possible détablir leur nombre. Elles furent dispersées soit parmi les survivants de la campagne, soit parmi les collectionneurs. De toute façon leur nombre ne dépassa jamais deux ou trois dizaines.
14. CROIX POUR LA CAMPAGNE DE IEKATERINOSLAV
La croix pour la campagne de Iékatérinoslav fut instituée par l’Ordre du Jour du général Wrangel, Généralissime de l’Armée Russe, du 6 juin 1920 (№ 3303), pour tous les membres du détachement du général Vassiltchenko ayant effectué la marche de Iékatérinoslav en Crimée (27 novembre 1918-2 janvier 1919) et en commémoration du courage manifesté tout au long de cette marche.
Description de la Croix
Croix en argent sur le modèle de la croix St. Georges recouverte démail noir avec tout autour une large lisière blanche. Les branches de la croix sont reliées par une couronne dépines en argent ; au centre de la croix un écu avec les armes de la ville de Iékatérinoslav (sur un champ bleu le chiffre doré du nom de l’Impératrice Catherine II entouré de neuf étoiles dorées et surmontée de la couronne impériale dorée).
A lenvers de la croix le № du décoré. La croix se portait sur un ruban aux couleurs nationales (blanc-bleu-rouge) à gauche de la poitrine.
La campagne du détachement du général Vassiltchenko débuta le 27 novembre 1918 en quittant Iékatérinoslav. Le détachement,, comprenant près de 1.000 hommes, effectua cette marche de 500 verstes en 34 jours tout en livrant des combats acharnés. Malgré la supériorité numérique des rouges qui recevaient constamment des renforts du nord et du sud et malgré lépuisement du détachement qui devait affronter le jour les forces de lennemi et effectuer la nuit des marches de 20 à 30 verstes, le détachement gagna néanmoins la Crimée le 2 janvier 1919 et forma le noyau de l’armée de Crimée et dAzov comprenant la 34ème Division dinfanterie, la 34ème brigade d’artillerie, le 3ème régiment de Dragons de Novorossiisk, les groupes blindés et ceux du génie.
15. CROIX POUR LA CAMPAGNE DU GENERAL BREDOV
La croix pour la campagne du général Bredov fut instituée par l’Ordre du Jour № 206 du 25 février 1922 du général Wrangel, Généralissime des Armées Russes, à lintention de tous les participants de cette campagne (qui dura du 30 janvier au 12 février 1920) «en récompense à tous les membres du détachement du général Bredov qui, malgré toutes les épreuves subies, sont demeurés fidèles à leur devoir tout au long de leur marche en plein hiver de Tiraspol jusquen Pologne sous le feu de lennemi».
Description de l’insigne
Croix en argent recouverte des deux côtés démail blanc, avec tout autour un étroit liseré argent. Au centre de la croix un glaive abaissé en argent ; sur les branches horizontales la date «19» «20» (1920) et, à lenvers linscription en caractères slavons: «FIDELES AU DEVOIR». La croix est portée sur un ruban aux couleurs nationales (blanc-bleu-rouge). Longueur des branches supérieures et latérales 1 cm, de la branche inférieure -1 1/2 cm.
Au 19 janvier 1920 les positions tenues par le groupe du général Bredov furent percées par les troupes rouges, la liaison avec Odessa fut rompue et les troupes de la région de Novorossiisk étaient vouées à périr sans gloire. Le général Bredov effectua al’ors une opération de flanc et, à la vue de lennemi, le groupe se concentra à Tiraspol doù les Roumains lui interdirent laccès de leur territoire.
Dans la nuit du 30 janvier 1920 les troupes reçurent l’ordre davancer vers le nord, le long du Dniestr, dans létroite fente qui était présumée non occupée encore par lennemi. Le détachement se mit donc en marche le long de létroite bande de territoire entre la voie ferrée Odessa-Jmerinka et le Dniestr. La proximité de cette voie ferrée permettait aux bolchevistes damener rapidement leurs réserves et de repousser le détachement dans le Dniestr. Ce dernier passa de longues journées épuisantes dans ce cul de sac ; les malades et les réfugiés dont le nombre atteignait le chiffre de 7.000 gênaient considérablement les opérations militaires. Le 12 février le groupe arriva enfin à Novaïa Ouchitza occupée par un bataillon polonais. Après un accord avec le commandement polonais, le général Bredov occupa un secteur du front tout en prenant les mesures nécessaires pour obtenir le passage de ses troupes en direction de la Crimée, ce quil réalisa enfin après de nombreuses difficultés. Après avoir rejoint par la Roumanie l’armée du général Wrangel en Crimée, la campagne du général Bredov fut terminée.
16. LORDRE DE SAINT NICOLAS
A toutes les époques et chez tous les peuples les récompenses militaires représentaient pour les combattants un stimulant qui les poussait vers des actes dhéroïsme. Il est évident quil en était de même au cours de la guerre civile malgré les motifs idéologiques et suprêmement humains qui la caractérisaient.
Aussi les chefs des armées «blanches», sur les quatre zones dopérations de la guerre civile, voyaient surgir la nécessité de récompenser les hommes forts et courageux et de stimuler les faibles et les timides. Les soldats, aussi bien que les officiers, étaient donc récompensés soit par des décorations, soit par des promotions à des grades supérieurs. Les décorations des officiers étaient attribuées sur les fronts de lamiral Koltchak, du général Miller et du général Youdénitch ; le premier avait même institué l’attribution de l’Ordre de St. Georges, ce que les deux derniers n’avaient pas accepté.
Le secteur du général Denikine se différenciait quelque peu, les décorations ny étant attribuées quaux combattants de l’Armée du Don (Sauf la croix et la médaille de St Georges (équivalant de la croix de guerre française), décérnées seulement aux hommes de troupe et non aux officiers).
Dans «l’Armée des Volontaires» et ensuite dans les «Forces Combattantes de la Russie Méridionale» ce problème fut résolu par ladoption du principe stipulant limpossibilité de l’attribution des anciennes décorations russes davant la révolution pour des faits d’armes de Russes contre Russes. Seules certaines périodes dactivités militaires particulièrement intenses sur ce front furent commémorées par l’institution de tel ou autre insigne qui ne représentaient plus un Ordre quelconque, puisquils étaient attribués à tous les combattants de ces périodes de campagnes, comme d’ailleurs avait lieu l’attribution des médaillles à lépoque Impériale pour la participation à telles ou autres campagnes.
Tels furent, dans le Midi de la Russie, les insignes «Pour la Première Campagne du Kouban du général Kornilov» (Campagne des Glaces), la médaillle pour la campagne du général Drosdovsky, de Jassy au Don, et dautres.
Le général Wrangel écrit dans ses mémoires:
«Dans l’Armée du général Dénikine les faits d’armes étaient récompensés uniquement par des promotions à des grades supérieurs. Lors de combats incessants il arrivait quen une période de deux années de tous jeunes gens se voyaient promus à des grades dofficiers supérieurs et parfois même de généraux. Devenant ainsi par leurs grades candidats à des postes de commandement supérieurs, ils ne possédaient, pour assumer ces responsabilités, ni la maturité, ni lexpérience indispensables. Il était donc nécessaire dinstaurer, en dehors des promotions, un autre genre de récompenses «au feu»…
En se basant sur ce point de vue et en respectant le principe de non-attribution danciennes décorations Impériales, il ne restait par conséquent quune seule solution, notamment linstauration de nouvelles décorations. La situation réclamait une décision précise ; aussi le général Wrangel, nouveau Généralissime en Crimée, toujours prompt et effectif dans ses actes, promulgua l’institution de l’Ordre de Saint Nicolas.
Par son règlement et son attribution, cet ordre fut assimilé à l’Ordre de St. Georges, quoique porté à la gauche de cette dernière. Une commission fut instituée pour lexamen des circonstances au cours desquelles laction déclat avait eu lieu, ceci afin de garantir la régularité de l’attribution de la récompense. L’attribution appartenait à «lAssemblée des Chevaliers» et était ratifiée par le Généralissime qui pouvait aussi attribuer la récompense sans lavis du Conseil.
L’Ordre possédait deux classes: la première, pareille par son aspect extérieur à la croix de l’Ordre de St. Georges de 3ème classe et portée au cou ; la seconde, pareille à la croix de l’Ordre de St. Georges de 4ème classe et portée sur la poitrine, à gauche de cette dernière. Le ruban portait les couleurs nationales russes qui distinguaient d’ailleurs, au cours de la guerre civile en Russie, les combattants du front national blanc. A la place de lémail, de l’or et de largent entrant dans la fabrication de la croix de l’Ordre de St. Georges, toutes les croix au cours de la guerre civile étaient exécutées en fer, cette fabrication étant bien plus pratique dans les conditions primitives de lexistence de l’armée en Crimée. (A titre indicatif, 50 insignes de cet Ordre furent exécutés par la Firme Godde à Berlin). Il ny avait aucune différence dans laspect extérieur des décorations attribuées soit aux soldats, soit aux officiers.
La première «Assemblée des Chevaliers» était composée des chevaliers de la Croix de l’Ordre de St. Georges ; mais, l’orsque les rangs des chevaliers du nouvel Ordre se complétèrent, lAssemblée fut composée des chevaliers de ce dernier. Lors dune de ses réunions à Gallipoli, où l’Armée Blanche se trouvait cantonnée, LAssemblée des Chevaliers de l’Ordre, prenant en considération le courage manifesté par le général Wrangel, Généralissime, au cours de la période particulièrement pénible de son commandement, lui demanda de bien vouloir accepter pour lui la croix de l’Ordre de St. Nicolas de la seconde classe. Personne ne possédait la croix de la première classe qui navait jamais été frappée.
11 a été possible de conserver la liste officielle des chevaliers de la croix de la 2ème classe qui atteignaient le nombre de 337. Il est théoriquement possible quil existe un certain nombre de chevaliers auxquels les décorations nont pu être officiellement remises, mais leur chiffre ne doit pas être important.
Le premier chevalier de cet ordre fut le capitaine en second, Lubitch-Iarmolovitch ; la décoration lui fut remise en dehors de la décision du Conseil par le général Wrangel lui-même, en récompense de son courage, l’orsque, aux commandes de son char de combat, il réussit à percer les barbelés ennemis et à semparer dune pièce d’artillerie (Ordre du Jour du Généralissime № 3241, du 26 mai 1920).
de lAdministration Militaire (Administration Militaire Section Générale)
< Validé
Généralissime des Forces Combattantes de la Russie Méridionale Général Wrangel Le 30 avril 1920ORDRE DU JOUR DU GENERALISSIME DES FORCES COMBATTANTES DE LA RUSSIE MERIDIONALE
Sébastopol, le 30 avril 1920,
La lutte pénible pour la libération de la Russie du joug des agresseurs qui se sont emparés du pouvoir continue. Dans cette lutte les vaillants combattants des Forces Armées de la Russie Méridionale donnent constamment des preuves exceptionnelles de leur courage, de leur vaillance et de leur abnégation, renforcés par la pensée que «La Russie sera libérée par la Foi».
Afin de couronner de gloire les héros et perpétuer chez leurs descendants le souvenir de leurs actes, jinstitue l’Ordre de Saint Nicolas le Miraculeux, Patron et Protecteur de la Terre Russe. Je charge le «Conseil des Chevaliers» de déterminer les droits à l’attribution de l’Ordre de St. Nicolas. Je rappelle que l’Ordre de St. Nicolas ne peut être attribué quaux combattants, sans tenir compte de leurs grades, qui, au mépris de tout danger, exécuteront des faits d’armes couronnés de succès et étant dutilité évidente.
Je souhaite que l’institution de cette décoration apporte à tous les combattants pour notre sainte cause de nouvelles forces, quelle récompense dignement leur bravoure et quelle vivifie notre espoir dans la libération prochaine de la Russie martyrisée et du peuple Russe.
Je porte ci-dessous à la connaissance le Règlement concernant l’Ordre de St. Nicolas. En récompense des actes de courage effectués par les combattants pour la libération de la Russie, je prescris de tenir compte de ce règlement dès le jour de l’institution de cet Ordre.
Afin de conserver à sa hauteur toute l’importance de l’Ordre de St. Georges, je prescris pour les chevaliers de cet ordre le maintien de tous les droits et de toutes les prérogatives établis sous le Régime Impérial.
Signé:
Généralissime général Wrangel Contresigné: Major-général Nikolsky Faisant fonctions de Chef
REGLEMENT PROVISOIRE CONCERNANT LORDRE DE ST. NICOLAS
1) L’Ordre de St. Nicolas, Patron et Protecteur de la Russie, est institué en récompense des hauts faits de courage et dabnégation manifestés au cours des combats pour la libération de la Patrie de ses ennemis.
2) Devise de l’Ordre: «LA FOI SAUVERA LA RUSSIE»
3) L’Ordre de St. Nicolas se porte sur toutes les tenues.
4) L’Ordre de St. Nicolas comporte deux classes:
a) la 1ère classe se porte au cou, plus bas que la croix de l’Ordre de St. Georges, mais au-dessus de toutes les autres décorations.
b) la 2ème classe se porte à gauche de la croix St. Georges et à droite de toutes les autres décorations.
5) L’Ordre de St. Nicolas comprend une croix de fer foncée portée sur un ruban aux couleurs nationales (blanc-bleu-rouge).
La dimension de la croix de 1ère classe correspond à celle de la croix de l’Ordre de St. Georges de 3ème classe ; celle de la 2ème classe à celle de la croix de l’Ordre de St. Georges de 4ème classe. A lendroit, dans le cercle autour de limage de St. Nicolas, linscription: «LA FOI SAUVERA LA RUSSIE». A lenvers se trouve gravée la date de l’institution de l’ordre. Pour les décorés nappartenant pas à la religion chrétienne limage de St. Nicolas est remplacée par les armoiries de l’Etat.
6) L’Ordre de St. Nicolas est attribué aux généraux, amiraux,, tous officiers et aux soldats, ces derniers déjà décorés de la croix de St. Georges, de 3ème classe au moins.
7) L’Ordre de St. Nicolas est attribué pour des hauts faits d’armes, de courage et dabnégation, par décision de lAssemblée des Chevaliers de cet ordre, ratifiée par le Généralissime, et par décision personnelle du Généralissime.
8) L’Ordre de St. Nicolas ne pourra être attribué quaux combattants qui, au mépris de leur propre sécurité, présenteront un modèle de courage, de présence desprit et dabnégation et accompliront un fait d’armes couronné de plein succès et présentant un intérêt évident.
9) La fête des chevaliers de l’Ordre de St. Nicolas est fixée au 9 mai.
Suivent ensuite les statuts sur le règlement des attributions des récompenses et sur certains droits et prérogatives des décorés.
En dehors de l’attribution de l’Ordre de St. Nicolas aux combattants isolés, le général Wrangel établit également celle des distinctions de cet Ordre à des unités de l’Armée Russe qui luttaient contre les rouges. Ces distinctions furent notamment: des trompettes en argent, avec les rubans aux couleurs de l’Ordre, des rubans ajoutés aux trompettes déjà existantes, aux drapeaux et aux étendards, une oriflamme pour laviation avec des rubans et l’insigne de l’Ordre et enfin, pour la Marine, le pavillon de Saint Nicolas.
Linstitution de cette dernière distinction avait certainement dû être publiée dans l’ordre du jour des armées, mais il n’a été possible de retrouver que les listes des récompenses des troupes de l’armée de terre précités et non celles de la Marine.
Il n’a pas été conservé de trâces de dessins de ces distinctions ; il ne reste que des étendards de St. Nicolas de certains régiments que ces derniers détiennent dispersés dans différents pays (comme les régiments de Kornilov) ou bien quils ont fait déposer à léglise russe de Belgrade, en Yougolavie (comme les régiments de Markov et de Drosdovsky).
En ce qui concerne les distinctions de la Marine, il nous reste l’Ordre du Jour du Généralissime du 26 juin 1920 (№ 11 190) contresigné par le Viceamiral Sabline, Chef de l’Administration de la Marine, ainsi que la description des pavillonsdes vaisseaux-amiraux de St. Nicolas. Cet ordre du jour fait mention de l’attribution du Pavillon de St. Nicolas pour tous les navires de la Marine Militaire en récompense de leurs exploits au cours des combats, cet ordre du jour devant compléter le Code des Décrets de la Marine publié en 1914. Annexé à l’ordre du jour: Description des pavillons des vaisseaux-amiraux de St. Nicolas.
Le pavillon des vaisseaux-amiraux de St. Georges et de St. Nicolas comporte, autour de lécusson avec limage de St. Georges, une bande tricol’ore, la première étant rouge, la seconde bleue, la troisième blanche. Le pavillon habituel dun vaisseau-amiral porte au centre une cocarde tricol’ore: blanc à lextérieur, bleu au milieu, rouge à lintérieur.
Les pavillons de St. Nicolas et «Breid» diffèrent des pavillons ordinaires par des flammes tricol’ores: blanche-supérieure, bleue — au centre, rouge — inférieure.
Le pavillon de l’Ordre fut attribué (par l’ordre du jour № 118 du 26 juin 1920) aux vaisseaux suivants: aux canonnières «Straj» et «Grosny» ; aux canonnières fluviales «Altaï» et «Oural» ; aux brise-glaces armés «Vsadnik», «Gaïdamak»; aux vedettes armées «Marie», «Azovetz», «Nicola Pachitz», «Dimitri». «Pantikopée» et «Meotida». (Sources: A. von Lampé. Ordre de St. Nicolas. Youriev 1937).
INSIGNE SUR LES COIFFURES POUR LA DEFENSE DE LA CRIMEE
Sur l’ordre du général Wrangel, les détachements du corps du général Slastchev qui défendirent héroïquement la Crimée au cours de lhiver 1919-1920 se virent attribuer des insignes sur leurs coiffures avec une inscription correspondante.
INSIGNE DU GROUPE DE BATTERIES KORNILOV
L’insigne du Groupe de Batteries Kornilov fut institué à létranger le 1er mai 1957 par l’ordre du jour № 6 de lUnion Générale des Associations des Anciens Combattants Russes en France.
Il est regrettable quil nait pas été conservé ni de descriptions, ni de dessins de ces deux distinctions.
(à suivre)
P. V. PACHKOFF
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