Статьи из парижского журнала "Военная Быль" (1952-1974). Издавался Обще-Кадетским Объединением под редакцией А.А. Геринга
Tuesday March 19th 2024

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Les uniformes de la marine au cours du règne de lempereur Alexandre I. – Youri SOLODKOFF



Après la mort tragique de l’Empereur Paul I (1754-1801), l’Empereur Alexandre I monta sur le trône le 11 mars 1801. Tout en se promettant de marcher sur les pas de sa «Grande Aïeule», Catherine II, cette décision ne concerna aucunement la Marine; Alexandre I fut bien le fils de son père en ce qui concerne son admiration pour le service armé et les exercices militaires. Mais la structure de la Marine demeura-t-elle identique au passé. La Marine russe fut, au cours de la première moitié du règne d’Alexandre I, par son apparence extérieure, la prolongation directe de celle du règne de Paul I.

A lépoque où il nétait encore que PrinceHéritier, Paul i fut nommé contre-amiral ; il fut très attaché à la Marine, lui porta une grande admiration et connaissait bien lart marin. Les victoires de lamiral Ouchakoff justifièrent sa confiance en la Marine. Ennemi du luxe, Paul I adoptait partout des mesures déconomie ; il établit pour les officiers de la Marine un uniforme plus pratique et moins coûteux. Les «Kaftans «blancs brodés dor furent supprimés et «la petite tenue» fut adoptée pour toutes les circonstances. Les officiers furent contraints à porter des «kaftans» vert-bouteille, sans revers, avec doublure et parements du même col’oris, col, camisole et pantalon blancs.

Alexandre I innova pendant les premières années de son règne des épaulettes pour tous les équipages de la marine et pour les bataillons de marine. Déjà sous Paul I, en 1797, la Marine fut répartie, selon les ordres de Pierre le Grand, ert trois divisions arborant respectivement un drapeau blanc, bleu et rouge ; les divisions se répartissaient en trois escadres. Un bataillon de soldats de marine était attaché à chacune des escadres.

Les bataillons de marine nexistèrent que jusquen 1803 et furent remplacés par des régiments de marine. La flotte de la mer Baltique possédait 3 régiments de marine dont une partie se trouvait constamment en navigation et exerçait un service de garde sur les navires.

Dès 1802, les bataillons de marine furent astreints au port de tuniques en drap bleu-marine, d’après le modèle des armées de terre, avec un col montant blanc, des parements, des pattes et des basques ; pantalons blancs et bottes courtes. Les épaulettes étaient rouges pour le 1er bataillon blanches pour le 2ème, jaunes pour le 3ème, framboise-clairs pour le 4ème, turquoises pour le 5ème. roses pour le 6ème, verts-clairs pour le 7ème, gris pour le 8ème, violets pour le 9ème. Le fond des coiffures était blanc pour tous les bataillons, le reste était de la couleur des épaulettes. Les capotes étaient grises à col blanc avec des épaulettes du même col’oris que les uniformes. Les matelots des équipages (la mer Baltique comprenait 52 équipages de navires et 8 à rames, la mer Noire — 31 équipages de navires et 4 à rames, la flotte Caspienne — 3 équipages de navires) portaient à partir de 1802 une veste croisée en drap vert-bouteille avec des épaulettes du col’oris attribué à chaque division: blanches pour la première division, bleues pour la deuxième, rouges pour la troisième ; le numéro de léquipage était gravé sur les épaulettes (pour la mer Baltique de 1 à 52, pour la mer Noire de 53 à 83, pour la flotte Caspienne de 84 à 86). Les cols des tuniques étaient montants, blancs, avec manches à découpes, des
parements et des pattes en drap vert-bouteille, avec liseré blanc. La camisole fut remplacée par une vareuse en drap blanc à manches. Dès 1810 un gilet non croisé fut porté sous la veste, vertbouteille également, sans manches, avec des boutons recouverts. Les mêmes boutons furent portés jusquà 1811 sur la veste remplacés ensuite par des boutons de cuivre jaune.

Jusquen 1811 les matelots portaient en service et aux parades des coiffures noires, hautes et rondes ; celles des sous-officiers étaient en feutre, avec un bord relevé portant un nœud de ruban noir à liserés oranges et ataché par un bouton jaune. Après 1810 les matelots reçurent pour le service sur les navires des cravates en drap noir et des «toques-casquettes». Ces coiffures, appelées plus tard «casquettes», ne furent «officialisées» dans la marine, aussi bien que dans l’armée, que dans le courant du règne de l’Empereur Nicolas I (a régné de 1825 à 1855). La tenue dété des matelots non en service comprenait une veste non croisée à boutons recouverts et un pantalon en coutil rayé (blanc et bleu).

Les sous-officiers se distinguaient par un galon doré au col et aux parements de leurs vestes en drap. Ils portaient jusquen 1811 des gants et une canne. Leur tenue dété nétait pas rayée, comme celle des matelots, mais blanche.

Les détachements d’artillerie étaient habillés sur le modèle des matelots, mais avec col et parements noirs. Les bombardiers se distinguaient par un galon doré aux parements (les sous-officiers portaient ce galon au col également) ; ils portaient gants, canne et sabre à fourreau en vernis noir, sur bandoulière en même matière dune largeur de 9 cm environ. Les tambours, les flûtistes et les musiciens avaient des passements jaunes incrustés sur le devant, aux manches et au col montant.

De 1810 à 1813 les soldats des régiments de marine furent peu à peu versés dans l’armée, leurs obligations furent conférées aux matelots qui reçurent des fusils et un équipement militaire. C’est  al’ors que fut constitué «lEquipage de la Garde» trié parmi les équipes des rameurs de la Cour et des yachts impériaux. LEquipage fut intégré dans le corps de la garde et se vit attribuer l’uniforme et les accessoires des troupes de combat terrestres. Seules les armoiries, sur le modèle de la garde, portées dabord sur la coiffure ronde des matelots et, après 1811, sur le shako, différaient par laddition de deux ancres croisées. Les cartouchières portaient des ancres en cuivre. De 1810 à 1811, les hommes de troupe de lEquipage de la Garde, notamment les cadets et les matelots se distinguaient des autres équipages par leurs cols montants de vestes qui nétaient pas blancs, mais en drap vert-boueille passepoilés de blanc. Les cols et les pattes étaient garnis de passementerie quadrillée apÂiée  passemeBrie de la garde».

Le 18 mai 1901 la tenue suivante fut instaurée pour les officiers: tunique croisée en drap vert-bouteille, avec 6 boutons métalliques jaunes de chaque côté du devant, parements garnis de galon blanc, camisole et pantalon long en drap blanc. La camisole fut transformée plus tard en gilet blanc porté jusquen 1917. La coiffure était haute, triangulaire, avec, pour les amiraux et officiers supérieurs, un plumet en plumes dautruche, et pour les autres officiers un plumet en plumes ordinaires.

Les différents grades des amiraux se distinguaient par des galons or au col, en plus des deux galons pour tous les officiers sur les pattes des parements.

En 1803 les plumets furent supprimés, les coiffures portées avec un ruban en boutonnière ; les amiraux reçurent un plumage en plumes dautruche, supprimé en 1809. Une étroite bande de broderie or garnit les bords des cols et des parements des amiraux.

Tous les officiers, y compris les amiraux, portèrent de chaque côté du col, incrustée horizontalement, une ancre brodée or enroulée dun câble et de chaînes et, aux parements de chacune des manches, trois ancres plus petites. Les cols blancs furent supprimés et remplacés par des cols en drap vert avec un liseré blanc. Les épaulettes furent arrondies du côté col.

Les amiraux reçurent des épaulettes dorées avec des aigles bicéphales noirs incrustés dont le nombre variait selon le grade: un aigle pour les contre-amiraux, deux pour les vice-amiraux, trois pour les amiraux. Les officiers supérieurs avaient les mêmes épaulettes, mais sans aigles. Les lieutenants de vaisseaux nen avaient que sur l’épaule droite ; les lieutenants avaient des épaulettes en drap vert foncé garnies aux bords dun galon or ; les enseignes ne portaient pas dépaulette.

En plus des tuniques, les officiers avaient une redingote, en drap vert foncé également, à parements non rabattus, arrondis, à découpes, avec des basques droites ou en biais et des boutons comme sur les tuniques: col montant. Plus tard des tuniques de petite tenue furent instituées, sur le même modèle, mais sans garnitures. Pendant le service sur les navires, le port de pantalons vert-foncés était autorisé, avec une épée courte, appelée dague, et sans canne. Les cabans furent remplacés par des capotes serrées à la taille, à col montant, de la couleur de la tunique.

Luniforme des officiers d’artillerie était identique à celui des officiers de marine et ne se distinguait que par un col noir et des revers noirs aux parements des tuniques.

Les marins attachés à lamirauté se distinguaient de ceux des navires de ligne par des garnitures argent et des boutons blancs.Légendes dessins:

  • 1) Armes sur shako de léquipage de la garde, 1810-1825.
  • 2) Uniformes de la Marine russe: de gauche à droite:
  • 1. Tambour déquipage de marine, 1810
  • 2. Matelot en uniforme de service auxiliaire, 1811
  • 3. Lieutenant, 1802-1807
  • 4. Matelot de léquipage de la garde, 1810-1811
  • 5. Matelot en vareuse de travail avec gilet, 1810
  • 6. Matelot en uniforme dété en coutil rayé, du service auxiliaire.

En 1807 les pattes dépaule des officiers d’artillerie et de marine furent remplacées par des épaulettes à franges. Les amiraux portaient des cannetilles et des aigles, les capitaines, commandants de navires, rien que des cannetilles, les officiers supérieurs une frange, les lieutenants et les enseignes des «contre-épaulettes». Tous les attachés à lamirauté portaient, comme par le passé, des pattes dépaule (épaulettes sans franges).

En 1810 le port des dagues fut autorisé exclusivement en petite tenue ; les tuniques devaient être accompagnées dépées.

En 1811 les officiers ayant droit à l’épaulette sur une épaule furent autorisés à en porter aussi sur lautre épaule.

Les officiers de léquipage de la garde, comme tous les officiers supérieurs de la garde, portaient des épaulettes doublées de drap rouge. La tunique devait être brodée, la petite tenue à boutonnières brodées or sur col montant et sur les pattes devait être accompagnée de la dague à pommeau en corne.

Au début du règne d’Alexandre I, l’ors de l’institution dun uniforme, toute dérogation à la tenue imposée était sévèrement poursuivie. En 1804 une ordonnance Impériale interdit le port de gilets multicol’ores et d»épaulettes non réglementaires». Les coupables étaient mis aux arrêts pour 24 heures et les tenues non réglementaires devaient être «détruites». Peu à peu cette rigueur faiblit et de nombreuses dérogations à la tenue furent légitimées par la coutume. Ainsi, vers les années 1820, au lieu du pantalon réglementaire pour la petite tenue, des «reithose», culottes de cheval, furent portées ; ces culottes étaient collantes, en drap gris avec de larges bandes noires au milieu desquelles se trouvaient parfois incrusté un cordon argent.

Ce n’est quaprès la mort d’Alexandre I, vers les années 1830, que la casquette à bandeau blanc fut adoptée, avec visière pour les officiers, sans visière pour les matelots, mais avec, sur le bandeau, le numéro de leur compagnie.

Youri SOLODKOFF


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